Le phosphore total

Élément fondamental du vivant mais rare dans l’environnement naturel, le phosphore est indispensable aux écosystèmes naturels. Il correspond à la teneur globale des organophosphates, des phosphates condensés et des formes organiques du phosphore présents dans l’eau.

Les activités humaines modifient profondément le cycle naturel du phosphore. Le phosphore en excès retrouvé dans l’eau peut provenir de sources agricoles (engrais) via un transfert vers les milieux aquatiques par transport des particules de sols et de sédiments (lessivage et ruissellement érosif). Il peut aussi provenir des rejets industriels ou des effluents domestiques, et notamment des déjections, des détergents ou des lessives.

Avec un excès de phosphore, les écosystèmes aquatiques se dérèglent. Des algues prolifèrent puis se décomposent en consommant l’oxygène nécessaire à de nombreuses espèces : ce phénomène est appelé l’eutrophisation. Étymologiquement le mot eutrophisation signifie « bien nourri ». Elle est la conséquence d’une hyperfertilisation des eaux en éléments nutritifs (phosphore et azote) dont le point ultime est un déséquilibre écologique. Le phosphore, sous ses formes multiples, est considéré comme le principal facteur limitant du processus d’eutrophisation des eaux continentales (cours d’eau, plan d’eau) mais son rôle n’est pas à négliger dans la prolifération des algues vertes et des microalgues sur le littoral.

Au-dessus du seuil de 0,2 mg de phosphore total par litre (valeur de la Norme de qualité environnementale), l’état du paramètre phosphore total est jugé mauvais pour la qualité de l’eau du cours d’eau.