Sur l’ensemble du bassin versant de la Loire, et en particulier sur le périmètre du SAGE Estuaire de la Loire, les arrêtés de restriction des usages de l’eau se multiplient, et sont de plus en plus précoces, à l’image de l’année 2022, où le premier arrêté a été pris dès le 4 mai. Cette récurrence des épisodes de sécheresse montre que la gestion quantitative de la ressource en eau est un vrai sujet d’actualité.  Pour répondre à cet enjeu, le SYLOA a initié, à la demande de la Commission locale de l’eau (CLE), une étude sur la gestion de la ressource en eau, dans un contexte d’évolution des besoins et de changement climatique : l’étude Hydrologie-Milieux-Usages-Climat (HMUC).

LES RESSOURCES EN EAU DU TERRITOIRE DU SAGE ESTUAIRE DE LA LOIRE

Les ressources en eau sur le territoire sont principalement superficielles. La Loire et sa nappe d’accompagnement constituent la principale ressource pour de nombreux usages du territoire. Cela implique une dépendance vis-à-vis du fleuve et la nécessité d’anticiper les éventuelles situations de sécheresse et de pollution auquel il est confronté.

Les nappes profondes sont quant à elles peu nombreuses et localisées mais certaines ressources constituent néanmoins un complément important pour les territoires : nappes de Campbon, Nort-sur-Erdre, Saint-Gildas-des-Bois…

DES USAGES DE L’EAU MENACÉS

La ressource en eau sur le territoire est principalement utilisée pour l’alimentation en eau potable, l’agriculture (irrigation des cultures et élevage) et les activités économiques.

Plusieurs éléments impactent la disponibilité de la ressource en période de basses eaux :

  • La nature du sol du territoire, peu propice à un soutien d’étiage par les eaux souterraines en période estivale ;
  • Les modifications morphologiques des cours d’eau par les activités humaines qui tendent à accélérer les écoulements et à entraver les échanges avec leurs annexes hydrauliques ;
  • L’altération et la destruction des fonctionnalités des zones humides, des têtes de bassin versant, ainsi que le recul des éléments bocagers (haies, talus, etc.) ;
  • La forte densité de plans d’eau – près de 2200 ha sur le territoire – qui a des conséquences cumulées importantes (évaporation, interception des écoulements) ;
  • La saisonnalité des prélèvements, avec des besoins plus élevés à une période où la ressource est la moins disponible.

En période de sécheresse, des restrictions peuvent être prises afin de continuer à assurer les usages prioritaires de l’eau : alimentation en eau potable de la population, santé et salubrité publique, sécurité civile et besoin des milieux naturels.

Les suivis hydrologiques menés sur le territoire ont permis d’identifier des secteurs, notamment en tête de bassin versant, qui présentent une sensibilité particulière aux assecs : Erdre amont, Hâvre-Grée, Goulaine, Divatte, Robinets, Haie d’Alot, Tenu amont et Brivet amont.

UNE AMÉLIORATION NÉCESSAIRE DE LA CONNAISSANCE

Un manque de connaissance sur les besoins, les ressources et les conséquences du changement climatique est constaté, de manière globale et à l’échelle des sous-bassins versants. Le changement climatique pourrait impacter l’alimentation en eau potable, basée principalement sur la Loire. Il pourrait également intensifier la sévérité des étiages sur les bassins sensibles, impliquant des restrictions des usages (irrigation, industrie, etc.) en période de sécheresse.

La gestion quantitative, un enjeu identifié dans le SDAGE Loire-Bretagne

Le SDAGE Loire-Bretagne 2022-2027 est un outil de planification visant l’atteinte du bon état des eaux. Il consacre son chapitre 7 à la gestion quantitative de la ressource en eau. Dans son état des lieux de 2019, 94 % des masses d’eau cours d’eau du périmètre d’étude présentent un risque de non atteinte du bon état lié à l’hydrologie. Le SDAGE confirme ainsi la nécessité de bénéficier de données fiables sur ce sujet, en classant le périmètre du SAGE au titre de la disposition 7B-3. Cette disposition permet, le temps d’acquérir de la connaissance, le plafonnement des prélèvements en eau aux volumes actuels autorisés en période estivale.

La Commission locale de l’eau du SAGE a défini la « gestion quantitative de l’eau et l’alimentation en eau potable » comme l’un des 7 enjeux du SAGE révisé.  Les objectifs généraux pour cet enjeu sont les suivants :

 

  • Assurer l’équilibre entre la préservation/restauration du bon fonctionnement hydrologique des cours d’eau et les besoins des activités humaines ;
  • Poursuivre la sécurisation de l’alimentation en eau potable ;
  • Maîtriser les besoins futurs dans un contexte de changement climatique.

 

Pour répondre à ces objectifs, la CLE a inscrit dans le SAGE la réalisation d’une étude Hydrologie-Milieux-Usages-Climat (HMUC) lors de la séance du 3 juillet 2019.

DÉFINIR ET ANTICIPER LA DISPONIBILITÉ EN EAU SUR LE TERRITOIRE : L’ÉTUDE HMUC

L’étude HMUC a été engagée sur le périmètre du SAGE Estuaire de la Loire en Janvier 2022 sous maîtrise d’ouvrage du SYLOA. Elle est suivie par un comité technique et un comité de pilotage réunissant les membres de la CLE, élargis à une vingtaine d’acteurs du territoire. Le comité de pilotage a notamment pour mission la validation définitive des résultats et des conclusions de l’étude.

 4 OBJECTIFS

  • Identifier les sous-bassins versants en tension quantitative en croisant les différents volets hydrologie, milieux et usages dans une perspective de changement climatique.
  • Évaluer les volumes d’eau disponibles par type de ressource ainsi que les débits d’objectifs d’étiage suffisants sur les cours d’eau pour répondre aux besoins des milieux.
  • Définir des volumes prélevables pour la ressource en eau superficielle en période de basses eaux.
  • Encadrer les conditions de prélèvements hivernaux.

UNE ÉTUDE EN 4 PHASES

L’étude est programmée sur deux ans. Elle est menée en concertation avec les acteurs du territoire et fait l’objet de points d’étapes réguliers au comité syndical du SYLOA et aux instances de l’étude. Le bureau d’études Antea Group est le prestataire en charge de cette étude.

 

Des analyses complémentaires pourront être menées en fonction des conclusions de l’étude :

  • Consolider la connaissance sur deux sous-bassins versants pilotes : évaluation des capacités de stockage et déstockage des zones humides, inventaire des plans d’eau pour identifier leur connexion ou déconnexion et l’interception éventuelle des flux, estimation des accélérations et des transferts dus au drainage et à l’imperméabilisation des sols;
  • Étudier les débits de gestion de crise : proposition de débit seuil d’alerte (DSA), d’alerte renforcée (DSAR) et de crise (DCR) adaptés au territoire;
  • Animer et concerter pour aboutir à la répartition des volumes prélevables entre les catégories d’usagers, validée par le comité de pilotage et la CLE : organisation de groupes de travail dont l’animation permet de concerter les acteurs et les usagers du territoire pour la répartition de la ressource en eau;
  • Étudier l’opportunité de mettre en place une gestion concertée et collective de l’irrigation : dégager des propositions de scénarios de gestion collective de l’irrigation ou justifier de la non-pertinence pour les sous-bassins versants concernés.

LE FINANCEMENT

Cette étude est portée par le Syndicat Loire Aval, avec la participation financière de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, de la Région Pays de la Loire et de l’État (dans le cadre du plan France relance).

 

                                                                     

 

 

 

CONSULTER LES DOCUMENTS DE L’ÉTUDE

Cette page rassemble les documents de l’étude en accès libre (comptes-rendus, présentations, rapports, glossaire, …)

POUR EN SAVOIR PLUS

Loäne ROUILLER

Chargée de mission SAGE – Gestion quantitative

09 72 54 19 31

lrouiller@syndicatloireaval.fr