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Marais de Goulaine : une gestion au plus près des besoins

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Le 4 avril dernier démarrait l’exondation du marais de la Goulaine pratiquée chaque année par le Syndicat mixte Loire et Goulaine, opérateur Natura 2000 sur ce territoire à la fois exceptionnel et fragile. Concrètement, il s’agit d’abaisser le niveau de l’eau d’1,20 mètre sur quelques semaines.  La vitesse d’exondation doit être suffisamment faible pour préserver les espèces qui vivent dans le marais. Elle doit aussi permettre aux agriculteurs de venir faucher la « rouche », un terme local utilisé pour qualifier la couverture herbacée du marais. Une opération qui s’inscrit dans le cadre d’une concertation élargie et menée depuis de nombreuses années.

La gestion de l’eau dans le marais a évolué au cours du temps. « L’une des grandes étapes a été franchie en 2000, lorsque Natura 2000 a été mis en place et qu’un diagnostic a permis d’identifier finement les enjeux inhérents au marais », explique Laurence Le Roy, directrice du Syndicat mixte Loire et Goulaine, « cela a permis de constater, à l’époque, que l’exondation et la gestion des niveaux d’eau telles qu’elles étaient pratiquées à l’époque pouvaient avoir des impacts négatifs sur la faune et la flore. La gestion des niveaux a donc évolué. Puis, plus récemment, en 2016, lorsque le comité de pilotage a été relancé après une période de latence d’une dizaine d’années, de nouvelles évolutions ont dues être prises en compte, notamment les obligations de franchissabilité pour les poissons ».

 

Une instance qui regroupe aujourd’hui une quarantaine de membres : des représentants des collectivités, des associations de protection de l’environnement ou de professionnels, les services de l’Etat, etc. Et ça marche. « Bien sûr, les demandes et les besoins des uns et des autres ne sont bien souvent pas les mêmes. Mais cette instance permet de discuter et, finalement, de trouver un consensus pour satisfaire au mieux toutes les fonctionnalités et les usages du site », poursuit Laurence Le Roy.

Cette gestion concertée répond à des réels enjeux : aux côtés d’activités comme la chasse, la pêche, l’écotourisme ou encore l’élevage, voisinent des espèces faunistiques et floristiques parfois rares. Entre 2008 et 2016, ce sont 31 espèces d’intérêt communautaire (sur 176 observées) qui ont trouvé refuge dans le marais. « On y croise par exemple le grèbe huppé », souligne Pauline Beillevert, responsable de l’animation du site Natura 2000 pour le Syndicat mixte Loire et Goulaine, « côté poissons, on trouve la bouvière mais aussi le castor ou la loutre pour les mammifères, ou le grand capricorne chez les insectes. C’est grâce aux spécificités du marais et à sa gestion des niveaux d’eau – hauts en hiver, bas en été – que ces espèces peuvent y vivre et se développer ». Un territoire à découvrir ou à redécouvrir.