Accueil « Il faut s’attaquer aux pressions ; il n’y a pas d’autre solution »

« Il faut s’attaquer aux pressions ; il n’y a pas d’autre solution »

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Christian Couturier, président de la Commission locale de l’eau du SAGE Estuaire de la Loire, laissera son fauteuil en mars 2020. Bilan d’un mandat.

En 2010, vous devenez président de la Commission locale de l’eau. Quel a été votre premier ressenti ?

J’étais membre de la CLE et de son bureau depuis 2008 mais je n’avais pas que la thématique de l’eau à mon agenda, bien loin de là ! Je n’avais pas du tout pris conscience de la complexité du sujet. Lors de mon élection à la tête de la mairie des Sorinières, j’étais pourtant appelé le « maire Nature ». Je faisais partie de ces personnes qui estimaient qu’il fallait être soucieux de son environnement. Mais je ne mesurais pas, à l’époque, ce que cela voulait vraiment dire : cela ne se limite pas à un parc de loisirs bien entretenu. Tout projet est concerné.

Quel a été l’impact de la mise en œuvre du SAGE sur le territoire ?

Cela a entrainé un véritable changement dans les pratiques, notamment dans le travail des bureaux d’études. Plutôt que de se faire retoquer systématiquement par le bureau de la CLE lors de l’analyse d’un projet, ils prennent désormais contact avec notre équipe pour essayer de présenter un dossier qui soit aussi respectueux que possible des orientations et des règles du SAGE. Ce n’est pas encore le cas pour tous mais il y a eu une véritable évolution.

Quelle est, selon vous, la plus belle réussite de votre mandat à la présidence de la CLE ?

Sans hésitation, la création en 2015 du Syndicat Loire aval [SYLOA], la structure porteuse du SAGE. On est passé à une autre dimension. Nous avons réalisé un énorme de travail de sensibilisation avec la précédente animatrice du SAGE, Cécile Fourmarier, auprès des différents EPCI afin qu’ils adhèrent au syndicat. L’objectif était que ceux qui paient soient aussi ceux qui gèrent, organisent et décident. Auparavant, les problématiques de l’eau étaient suivies de loin par les maires. Or, ce sont eux qui siègent au sein de EPCI. Avec le SYLOA, nous sommes parvenus à les impliquer.

Sur quoi nous faudra-t-il avancer demain ?

L’état des masses d’eau de notre territoire ne s’est pas beaucoup amélioré, c’est le moins que l’on puisse dire. Cela s’explique par les pressions énormes qui s’appliquent sur une zone très urbanisée, très peuplée et sur laquelle il y a des activités économiques, agricoles, des stations d’épuration et des habitants qui, parfois, ont un système d’assainissement non collectif pas forcément optimal. Tout le monde n’a pas pris conscience de la nécessité d’avoir une eau de bonne qualité. D’autant plus que le changement climatique vient déjà renforcer les pressions qui s’exercent sur la ressource en eau.

Un conseil pour celui ou celle qui vous succèdera à la tête de la Commission locale de l’eau ?

Je me garderai bien de donner un conseil au futur président ! Mais il aura derrière lui toute une équipe technique et les élus du bureau de la CLE pour le soutenir.

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